Responsable du site de Maison Johanès Boubée à Bayeux, Thierry Guillou est aussi le président du nouveau Club des Entreprises de Bayeux et du Bessin. Depuis 2023, l’association permet aux entreprises du territoire de se retrouver pour échanger sur des problématiques communes et trouver ensemble des solutions.
Pourquoi créer un club d’entreprises sur le territoire de Bayeux ?
Le Club des Entreprises de Bayeux et du Bessin est né sous l’impulsion de Bayeux Intercom. En 2021, Jean-Marc Delhorme, vice-président de la communauté de communes chargé du développement économique, a sollicité les entreprises du territoire afin qu’elles se rassemblent pour parler d’une seule voix avec la collectivité. Plusieurs d’entre elles ont accepté de relever ce défi : Maison Johanès Boubée, Relais d’Or Miko, Sofame, AEI ATMP, Simon médical, Piercan, Jenoptik et Hydéquip… Le club a commencé à fonctionner en mars 2023. Toutes les entreprises du territoire de Bayeux et du Bessin y sont les bienvenues, des solopreneurs aux entreprises de plus de 250 personnes, en passant par les PME. Actuellement, le CEBB compte 33 entreprises et nous continuons à accueillir de nouvelles structures.
Quels sont les objectifs du club ?
Le CEBB n’est pas un club d’affaires. Notre but n’est pas de faire du business, mais de nous réunir régulièrement pour échanger sur nos difficultés ou nos problématiques, afin de nous entraider ou d’apporter un retour d’expérience. En 2024, nous avons par exemple abordé la hausse des coûts de l’énergie, à laquelle toutes nos structures ont dû faire face et s’adapter. Ensemble, nous avons pu parler de nos difficultés et des solutions mises en place à notre niveau. Cela permet d’être moins seul, et d’avancer. L’association est aussi un interlocuteur privilégié pour les collectivités locales, Bayeux Intercom en tête.
A quels enjeux les entreprises du territoire font-elles face ?
Nos entreprises font face aux mêmes sujets qu’ailleurs en France, mais certains nous occupent plus particulièrement, comme l’économie circulaire et la réduction des consommations en eau. Au niveau du SDAJE (Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux), un objectif de 10 % des réductions des prélèvements a été fixé. Petites ou grandes, les entreprises ont un rôle à jouer en la matière et chacune peut, à son échelle, mettre en place un plan d’actions pour atteindre cet objectif.
Nos entreprises font également face à des enjeux en termes de recrutement. L’industrie reste le 3e secteur en termes d’emploi sur le territoire de Bayeux, mais certains métiers sont particulièrement en tension. C’est le cas, par exemple, des fraiseurs-tourneurs, des conducteurs de machine ou des métiers de la maintenance. Les industries locales ont des besoins constants sur ces métiers et les candidatures sont les bienvenues !
Quelle est la force du territoire selon vous ?
Sur le Bessin, il y a une vraie volonté de la part des collectivités et des services de l’Etat d’être présents aux côtés des entreprises. Elles sont informées, suivies, prises en charge en fonction de leurs problématiques. Les entrepreneurs ne doivent pas avoir peur d’aller frapper aux portes : ils seront bien accueillis. Pour avoir travaillé dans d’autres régions pendant plusieurs années, je sais que c’est une vraie force pour le territoire, car on ne retrouve pas cette volonté partout.
Quelles sont les actions proposées par le CEBB ?
Nous mettons en place régulièrement des ateliers. Sur la problématique de l’eau par exemple, nous aurons un atelier en 2025 avec un cabinet d’études spécialisé sur le cycle de l’eau, afin de sensibiliser nos entreprises et leur donner des pistes d’actions. Concernant l’emploi, nous sommes en lien étroit avec le Comité Local Entreprises Ecole (CLEE) du Bessin : nous avons présenté nos différents métiers dans les collèges. Nous continuons aussi à organiser des visites d’entreprises, afin d’apprendre à mieux nous connaître. Cela permet parfois de découvrir que l’on a des partenaires ou des solutions juste à côté !
En 2024, le CEBB a aussi organisé la première édition de l’Indus’trail dont le parcours passait par nos entreprises. Ce genre d’événements permet aux salariés comme aux habitants de porter un autre regard sur nos entreprises et sur l’inclusion, dont c’était le thème. Le pongiste Esteban Herrault, médaillé de bronze aux derniers jeux paralympiques, était le parrain de cette première course, qui a réuni 200 participants.
Quels sont les objectifs à venir pour le Club ?
Grandir, en accueillant de nouvelles entreprises du territoire. Nous allons aussi continuer à travailler sur les questions de RSE. C’est un sujet central pour nos entreprises. Si elles ne s’en saisissent pas maintenant, elles devront prendre le train en marche. Or, mieux vaut agir que subir. C’est aussi une question d’attractivité. Le sujet occupe désormais les grandes écoles. Les jeunes salariés qui arrivent sur le marché du travail ont des attentes sur ces sujets de la part des entreprises, qui doivent s’y mettre si elles veulent continuer à trouver les ressources humaines pour fonctionner…
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