Rouen-Carte-localisation

Aventurier, conférencier membre de la Société des Explorateurs Français, Matthieu Tordeur multiplie les expéditions et les voyages autour du monde. Il devient en 2019, le plus jeune au monde et le premier Français à rallier le pôle Sud en solitaire, à ski et sans ravitaillement.

J’ai un lien très fort avec la Normandie, je suis un vrai enfant du pays. Rouen, la ville où j'ai grandi et où mes parents et amis résident, occupe une place particulière dans mon cœur.

Qui suis-je ?

Je m’appelle Mathieu et je suis originaire de Mont-Saint-Aignan. Actuellement, je réside entre Paris et Annecy, sauf pendant les quelques mois de l’année où je ne suis pas en expédition.

Après avoir obtenu mon baccalauréat à Rouen, j’ai poursuivi des études de sciences politiques à King’s College à Londres et à Sciences Po à Paris. Mais ma véritable passion, c’était les aventures. Dès mon plus jeune âge, les bandes dessinées de Tintin et Milou ont nourri mon imaginaire et mes rêves. Cet intérêt pour l’aventure ne m’a jamais quitté. J’ai commencé par des expéditions amateures, avec peu de moyens, avant de comprendre comment les professionnaliser en les documentant avec des images, des photos et des reportages, tout en trouvant des partenaires.

Parmi mes réalisations, j’ai parcouru le monde au volant d’une 4L pour promouvoir la microfinance, couru 250 km dans le Sahara, traversé l’océan Atlantique à la voile, parcouru l’Europe à vélo et exploré le Groenland en kite-ski.

J’ai toujours été fasciné par le Continent blanc. Un de mes derniers projets, qui est le fruit de dix années de préparation, a été de rallier le pôle Sud géographique depuis la côte du continent Antarctique, à skis en solitaire et sans ravitaillement. Une telle entreprise demande une préparation minutieuse, un entraînement physique et le soutien d’une équipe compétente, notamment un guide polaire. Gérer le matériel, affronter les conditions climatiques extrêmes et maintenir ma motivation ont été des défis constants. Aujourd’hui, ces aventures sont devenues mon métier. Je me suis donné pour mission d’utiliser l’aventure comme un vecteur de sensibilisation du grand public aux enjeux environnementaux. Je me consacre à faire de la vulgarisation de la science au travers de documentaires, d’expéditions et de conférences dans les écoles. Nous avons bien entendu besoin de la communauté scientifique qui alerte et qui produit de la connaissance, mais je crois que nous avons aussi besoin de communicants, d’ambassadeurs et de témoins afin de toucher les gens au cœur, par le sensible, par l’émotion.

La Normandie et moi

J’ai un lien très fort avec la Normandie, je suis un vrai enfant du pays. Rouen, la ville où j’ai grandi et où mes parents et amis résident, occupe une place particulière dans mon cœur. Parmi mes endroits préférés en Normandie, il y a la côte d’Albâtre et sa plage du Tilleul, un havre de paix seulement accessible à pied ou à vélo, offrant la sensation d’être au bout du monde. Je m’y rends souvent à vélo, appréciant chaque instant passé là-bas. Le Cotentin, quant à lui, est un territoire que je trouve absolument magnifique, bien que je n’y ai pas encore exploré tous ses secrets.

Mon rôle d’ambassadeur

Je suis fier d’être un ambassadeur de ma région et de représenter les couleurs de la Normandie à travers le monde. Lors de mes rencontres à l’étranger ou dès que l’occasion se présente, je prends toujours soin de mentionner que je viens de Normandie.

Par ailleurs, je m’engage activement dans la sensibilisation au dérèglement climatique, intervenant régulièrement dans les écoles et dans les collèges, notamment en Seine-Maritime. Je suis animé par le désir de rappeler une vérité souvent oubliée : en tant qu’êtres humains, nous sommes intrinsèquement liés à la nature, et notre déconnexion progressive menace notre propre existence. Mon objectif est de renouer ce lien essentiel entre l’homme et la nature.

Aussi, je crois qu’il est essentiel d’être curieux de notre propre territoire. Bien souvent, nous avons tendance à chercher à nous déconnecter en partant loin, mais nous risquons alors de nous retrouver pris dans le piège du tourisme de masse. Pour ma part, j’ai vécu des aventures extraordinaires en explorant la France et la Normandie comme lors de ma descente de la Seine en kayak, de Vernon à Honfleur, en vivant au rythme de l’eau.

La suite : Noir de carbone au pôle Nord

Mon prochain projet se concentre sur la préservation des glaces, des pôles et des glaciers, une préoccupation partagée par la communauté scientifique. Les experts sont unanimes : la banquise arctique est en voie de disparition. D’ici la fin du siècle, l’océan Arctique sera libre de glace. Pour mieux comprendre ce phénomène et identifier les sources de pollution responsables, je vais collaborer avec l’Université de Colorado Boulder lors d’une expédition de trois semaines en Arctique, visant à collecter du « noir de carbone ». Ces microparticules sont le produit de la combustion incomplète des énergies fossiles et de la biomasse, provenant notamment des moteurs diesel, du pétrole, des usines à charbon et des incendies de forêt. Leur accumulation accélère la fonte des glaces. La banquise arctique étant fragile et difficile d’accès, je me suis mis au service des scientifiques pour les aider et récolter des données in situ.

Pour suivre l’aventure en direct, c’est par ici :

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