Début juillet, le Festival Beauregard a pris d’assaut la région caennaise avec une édition record, rassemblant 150 000 personnes sur cinq soirs. Parmi les 41 artistes et groupes programmés, le festival a comme à son habitude fait la part belle à la scène normande en ouverture de chaque journée. Zoom sur l’édition 2023 avec deux d’entre eux, Cemented Minds et Animal Triste.

Cemented Minds joue à domicile

Révélation rock caennaise issu de la scène punk, Cemented Minds a ouvert le bal du vendredi sur la scène John. Un quatuor « à la maison » sur ce festival : Pierre, le bassiste, est l’ancien responsable de l’accompagnement des groupes au Big Band Café (BBC), la scène de musiques actuelles organisatrice du festival. Les coulisses de Beauregard n’ont également pas de secrets pour le chanteur, Arnaud, qui travaille sur l’événement : « Ça me fait rire de jouer ici, c’est moi qui ai installé le mobilier de cet espace presse, la table sur lequel ce portable est posé, c’est moi qui l’ai montée ! », explique-t-il en riant.

On a un soutien du BBC depuis longtemps, on y a été invités plusieurs fois, au fil des étapes : label, résidence, premiers concerts…

Lauréat du dispositif Start&Go, piloté par Normandie Musiques Actuelles, le groupe gravit les échelons, et franchit un nouveau cap sur une scène de cette envergure. « On a un soutien du BBC depuis longtemps, on y a été invités plusieurs fois, au fil des étapes : label, résidence, premiers concerts, et quand on a sorti le disque, Paul Langeois, le directeur du festival, nous a tout de suite dit “Eh bien voilà, maintenant on sera trop contents de vous avoir à Beauregard !” ».

Cemented-Minds-©CamilleLegrand

Résultat, un concert énergique qui a emballé les festivaliers durant près d’une heure, avant de céder la place à Louise Attaque, M83 ou encore Damso. Cemented Mind vise maintenant un enchaînement des dates, au-delà des frontières locales : « On a sorti notre album en mai, et désormais notre actualité c’est de le défendre sur scène, avec un projet de tournée en Europe ! ».

Animal Triste, un rock envoûtant

Le lendemain, c’était au tour du rock sombre d’Animal Triste d’ouvrir la journée.  Le groupe aux inspirations anglophones telles que Nick Cave, The Doors et Black Rebel Motorcycle Club (avec qui ils ont eu l’occasion de collaborer sur leur deuxième album) revendique l’influence culturelle de la scène rock normande : « La Normandie, c’est la patrie du rock, on est fiers de ça. Historiquement, on est proches des Anglais, le rock vient de là. C’est une région où la guitare électrique est encore la bienvenue, où il y a de supers groupes, qui revendiquent le droit de jouer live, de jouer fort ».

La Normandie, c’est la patrie du rock, on est fiers de ça.

Passé par les salles rouennaises, Animal Triste témoigne du dynamisme du réseau de scènes locales de la région : « Cette scène musicale normande est géniale, pleine de vie. C’est grâce à des salles comme le 106 qu’on peut avoir des groupes locaux qui rayonnent, il y a un boulot d’accompagnement qui est assez dingue ».

Forts de leur expérience sur la scène rock française après plusieurs années au sein d’autres groupes rouennais confirmés, les membres d’Animal Triste prônent la liberté auprès des jeunes artistes normands : « Qu’ils ne s’excusent pas, qu’ils s’autorisent, on ne doit jamais s’excuser de la musique qu’on fait. S’ils ont une idée à défendre, qu’ils aillent au bout de leur projet artistique ».

Un tremplin pour la scène locale

Défendre son projet artistique, c’est ce qu’a fait la Havraise Lotti lors de l’ouverture du jeudi soir. La chanteuse et rappeuse, lauréate de la John’s Session, a gagné sa place dans la programmation à la suite du tremplin du Festival Beauregard, organisé en janvier au BBC après une première sélection parmi une centaine de candidatures. Comme elle, quatre artistes ou groupes normands devraient de nouveau avoir la chance de remporter sur scène leur ticket pour la prochaine édition du festival, qui se déroulera les 4, 5, 6 et 7 juillet 2024.

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