Originaire de Caen, cet amoureux de la Normandie nous raconte son parcours et son attachement indéfectible à sa région natale.

Je reste profondément attaché à ma région d’origine, malgré l’éloignement géographique. À chacun de mes retours en France, je ne manque pas de passer par Caen, où j’ai encore de la famille.
Qui suis-je ?
Je m’appelle Frédéric, je suis marié à une Japonaise et je suis père de deux enfants. Je vis au Japon depuis 25 ans. Au départ, j’ai été envoyé dans ce pays par une célèbre pâtisserie parisienne qui possédait alors cinq boutiques à Tokyo. Durant cinq ans, j’ai eu l’honneur d’y être le chef pâtissier et l’ambassadeur de la marque — seul Français parmi 250 collègues japonais.

En 2004, je quitte cette maison et, fin 2005, j’ouvre ma première boutique Le Pommier, à Tokyo. Une seconde voit le jour en 2009, puis un café en 2013. Avant cela, j’ai travaillé pour de prestigieuses maisons françaises, dont un établissement 2 étoiles Michelin, effectué un séjour de deux ans en Australie dans ce qui était alors considéré comme le meilleur restaurant français du pays, avant de revenir en France pour sept années formidables dans un restaurant 3 étoiles. Cette dernière expérience m’a permis de parcourir les cinq continents à travers des semaines gastronomiques, avec des moments inoubliables comme le dîner des Oscars à Los Angeles en 1992 et 1993, ou des dîners privés pour des personnalités prestigieuses. En 1997, retour à mes premiers amours : la pâtisserie de boutique à Paris, chez Dalloyau, qui me propose alors un poste de chef pâtissier au Japon.
À travers mes boutiques, j’ai à cœur de faire rayonner l’esprit normand. La décoration en témoigne : colombages, tomettes anciennes importées du Calvados, objets chinés dans des brocantes comme des mini tonneaux à cidre, barattes à beurre, pots à crème… Chaque détail raconte une histoire.
La Normandie et moi
Je suis d’origine normande du côté de mon père, sur plusieurs générations. J’ai vécu en Normandie jusqu’à l’âge de 7 ans avant de déménager à Nantes, mais toutes les vacances scolaires, c’était le retour aux sources chez mes grands-parents paternels.
Je reste profondément attaché à ma région d’origine, malgré l’éloignement géographique. À chacun de mes retours en France, je ne manque pas de passer par Caen, où j’ai encore de la famille. Mais avant cela, je m’offre toujours trois jours de “retour aux sources”, un rituel personnel : je commence par Honfleur, puis je longe la côte jusqu’à Arromanches, en passant par Ouistreham et Riva-Bella, où j’ai passé de nombreux étés chez ma grand-mère durant ma jeunesse. Les plages du Débarquement font évidemment partie de l’itinéraire, mais l’intérieur des terres n’est pas en reste. Le Pays d’Auge, avec ses très jolis villages profondément attachés à leur terroir — comme Cambremer, Beuvron-en-Auge, et tant d’autres — mérite tout autant le détour.
Ce parcours est ponctué de haltes gastronomiques typiquement normandes : plateau de fruits de mer, sole, agneau de pré-salé, tripes, andouillette…
Mon rôle d’ambassadeur
Je suis très fier d’être Normand, et c’est tout naturellement que je suis devenu un ambassadeur de la Normandie au Japon.
Même si le rythme de travail y est très intense et laisse peu de place aux activités personnelles, des événements comme le World Calvados Day sont autant d’occasions de nous rassembler entre Normands, de renforcer les liens et de faire rayonner notre région ici, à Tokyo.
Lors de démonstrations professionnelles, je parle toujours avec passion de la Normandie. Quand on interroge un Japonais sur la région, les premières réponses sont souvent : Mont-Saint-Michel, plages du Débarquement, cidre, crème, beurre et fromages. Et pour prolonger cette image gourmande, j’ai créé, par passion, deux spécialités emblématiques : un camembert au chocolat (à base de camembert AOP au lait cru) et des Pommes d’amour au chocolat, devenus de véritables signatures. Le nom de ma pâtisserie, Le Pommier, s’est donc imposé comme une évidence.


