Low tech, RSE, décarbonation, usine distribuée… Installée à quelques kilomètres du Havre, la petite entreprise de chaudronnerie fine prouve que l’engagement pour un développement durable n’est pas réservé qu’aux grandes entreprises.

© Vincent Rustuel – Le Havre Developpement

Une entreprise engagée

Du haut de ses 35 salariés et de ses 2,9 millions de chiffres d’affaires, CPM Industries est une PME qui n’a pas froid aux yeux ! Spécialisée dans la conception et la fabrication de prototypes et d’outillages pour l’industrie, l’entreprise a fait de son engagement pour un développement durable une véritable marque de fabrique.

Philosophie low-tech

Créée en 1990 par Jean-Marie Panchout, ouvrier en chaudronnerie, l’entreprise a été reprise en 2014 par deux de ses enfants. Benoist Panchout, sacré Meilleur Ouvrier de France (MOF) en chaudronnerie en 2005, dirige le bureau d’études en ingénierie mécanique et supervise la production. Sa sœur, Élise Hauters, pilote toute la gestion et la stratégie de l’entreprise. “ Notre clientèle est essentiellement composée d’industries locales, que nous essayons toujours de convaincre de choisir la conception la plus simple et la plus durable possible, dans un esprit low tech ”, souligne-t-elle.

Une politique RSE forte et inclusive

En interne, les co-dirigeants font porter leurs efforts sur une politique RSE forte et inclusive, “ pour les hommes comme pour la terre ”. Qualité des conditions de travail, des équipements de protection, primes de performance, CE externalisé… Aucun sujet n’est laissé au hasard.
Nous travaillons aussi beaucoup sur la féminisation de nos métiers et l’employabilité des personnes en situation de handicap ” explique la co-gérante de CPM Industries. L’entreprise compte ainsi, parmi ses effectifs, une cheffe d’atelier et un aide-chaudronnier autiste.

Un tiers-lieu intégré

Installée depuis 2008 dans un bâtiment de 2 500 m2 au sein du Parc Eco Normandie à Saint-Romain-de-Colbosc, CPM Industries construit sur son site une extension de 800 m2. En plus d’obtenir plus d’espace pour réorganiser sa production en pôles d’expertise, la PME y ouvrira son propre tiers-lieu, “ Le Chaudron ”, fin 2024. Ateliers immersifs, événements ou escape game : pour faire face aux tensions de recrutements et se débarrasser des stéréotypes qui collent encore au secteur, CPM Industries ambitionne de faire de ce lieu de découverte et de formation accessible à tous une machine à créer des vocations et à attirer de nouveaux talents dans l’industrie.

Parler de nos métiers pour créer de l’attractivité en vue de réindustrialiser nos territoires tout en décarbonant nos activités pour faire face aux enjeux de la transition écologique est un cercle totalement vertueux

Une opportunité pour décarboner

CPM Industries profitera de cette extension, dans laquelle elle investit 1 million d’euros, pour décarboner un peu plus son activité. La toiture de la nouvelle aile sera recouverte de panneaux photovoltaïques pour produire de l’électricité pouvant couvrir jusqu’à 30 % de ses besoins. Parallèlement, la PME créera une association avec les entreprises voisines pour de l’autoconsommation collective partagée. “ CPM industries pourra acheter de l’énergie verte produite localement par d’autres PME ”, se réjouit la dirigeante.

La première usine distribuée

La proximité reste l’autre fer de lance de CPM Industries. Soutenue par l’ADEME, la PME s’est engagée dans la construction d’un réseau expérimental visant à décentraliser l’activité industrielle. “ Plutôt qu’une méga-usine qui achalande tout le territoire français, l’idée est de créer un maillage territorial de micro-usines capables de fabriquer des produits en open-source pour les distribuer localement ”, explique Elise Hauters.

A la clé, une diminution du transport de marchandises (et donc de la production de CO2) et une dynamisation de l’emploi au bénéfice de l’économie locale. Ce projet sera amorcé avec la production de vélos solaires Vhelio, avant de pouvoir proposer un catalogue de produits low tech pour la mobilité ou le maraîchage. “ Nous commencerons à expérimenter ce modèle en réel à partir de 2025, avant de partir en 2026 pour un tour de France en vue d’identifier et convaincre des partenaires ”Le changement n’attend pas !

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