
Après une dizaine d’années passées à enchaîner les saisons dans le sud de la France, Joyce Lecaillon a mis le cap sur la Normandie, pour le climat tempéré et une belle opportunité professionnelle. Recrutée en tant que responsable de restauration au domaine de la Chenevière, près de Bayeux, la jeune femme de 32 ans, originaire du Tarn, se verrait bien y rester plusieurs saisons… Et plus si affinités.
J’apprécie aussi beaucoup Bayeux, une ville qui a du pep’s et qui reste en même temps à taille humaine.
Quel a été le déclic ? Pourquoi la Normandie ?

Je travaille dans la restauration depuis l’âge de 14 ans. À 19 ans, j’ai commencé à faire des saisons, dans les Landes, en Haute-Savoie et, plus récemment, en Corse. Mais travailler sous une chaleur écrasante est devenu compliqué pour moi. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai souhaité chercher du travail du côté de la Normandie. C’est aussi une région que je ne connaissais pas encore et que j’avais envie de découvrir.
Qu’est-ce qui vous a convaincue ?
En Normandie, les saisons sont longues, avec des postes de mars à décembre. C’est un format qui me va bien. Ensuite, j’ai été séduite par le cadre de travail proposé au domaine de la Chenevière, à Port-en-Bessin, où j’ai postulé : un hôtel 5 étoiles de 50 chambres, avec jardin, restaurant gastronomique et une brasserie, le Petit Jardin, ouverte en 2019 dans une ancienne orangerie…. En prime, le domaine affichait une démarche éco-responsable, avec permaculture, tri sélectif, compost. C’est un engagement auquel je suis sensible.


Au moment de l’entretien, j’ai senti aussi un management très humain de la part de la direction. Enfin, mon employeur proposait un logement – une maison en colocation avec d’autres salariés à deux pas du lieu de travail – où je pouvais venir avec ma chienne… Ce n’est pas le cas partout. Tous ces éléments, mis bout à bout, ont conforté ma décision de postuler et ma motivation à venir. J’ai finalement été recrutée en tant que responsable de restauration du Petit Jardin en mars 2025.
Quelle image aviez-vous du territoire ? Aviez-vous des clichés ?
J’avais évidemment l’image d’une région où il pleut tout le temps, surtout quand on vient du sud comme moi. Mais depuis que je suis arrivée, nous avons une météo au beau fixe : c’est simple, il a plu davantage chez ma mère à Toulouse qu’ici ! J’avais aussi entendu dire que les Normands peuvent être froids, un peu “brut de pommes”, et je n’ai pas du tout cette impression. Je les trouve plutôt sympas !
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre nouvelle vie en Normandie ?
Sur le plan professionnel, je constate que le secteur de l’hôtellerie-restauration est relativement calme. Il y a du travail, mais ce n’est pas la frénésie que l’on trouve sur les plages de Méditerranée ou de Corse, par exemple. Le rythme est plus posé et ça me convient bien. La clientèle étrangère est omniprésente sur le secteur de Bayeux, en particulier américaine, ce que j’apprécie aussi. C’est une clientèle agréable, souriante, qui vient découvrir les produits du terroir, déguster de bons vins. C’est toujours très intéressant d’échanger avec les touristes américains.


Sur un plan plus personnel, j’apprécie le climat normand, son cadre de vie verdoyant avec ces petits villages où le temps ralentit. Il y a de nombreux sites à visiter – j’ai déjà pu voir le Mont Saint-Michel, Caen, le cinéma d’Arromanches – et de belles balades nature à faire. J’apprécie aussi beaucoup Bayeux, une ville qui a du pep’s et qui reste en même temps à taille humaine.

Comment s’est passée votre intégration ?
Dans le milieu de la restauration, l’intégration va très vite car on travaille ensemble et on vit ensemble. On se retrouve le soir avec les collègues, l’ambiance est très agréable. Les rencontres à l’extérieur peuvent être plus difficiles, parce que nous travaillons beaucoup.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?
J’ai eu plus de surprises que de vraies difficultés… Par exemple, quand je suis allée visiter Omaha Beach, qui est connue dans le monde entier, je m’attendais à une grande plage avec des bars, des terrasses, des transats… J’ai trouvé en fait un lieu de mémoire, assez feutré, préservé, et c’est très bien aussi. D’une manière générale, je constate à quel point l’Histoire du Débarquement et de la Seconde Guerre mondiale marque la région et ses habitants. On ne connaît pas ça ailleurs.
Est-ce que vous voyez rester en Normandie ?
J’ai un caractère assez aventureux, qui m’a toujours mené à gauche et à droite mais je ne serais pas contre l’idée de poser mes valises, enfin, et pourquoi pas en Normandie. Je me projette assez bien ici, c’est une région paisible avec beaucoup à voir, à faire, où l’on peut trouver son équilibre.

01
Sa première surprise
Les grands espaces, d’un village à l’autre

02
Le gros plus
Le climat ! L’hiver n’est pas trop froid, l’été pas trop chaud

03
Le petit moins
Les animations sont très concentrées l’été, donc il y a moins d’événements en hiver

04
Des clichés à démonter
La froideur des Normands et la pluie !

05
Un découverte ou un coin insoupçonné ?
La promenade de l’Aure, entre Bayeux et Vaux-sur-Aure.
