Né dans le Calvados, Gabin Villière a découvert le rugby très jeune et l’a notamment exploré au sein du Rouen Normandie Rugby avant d’être repéré par l’équipe de France de rugby à 7. Sélectionné pour la 14ème fois avec le XV de France, il se préparait avec enthousiasme à jouer sa première coupe du Monde, de surcroît à domicile. Un casque rouge à surveiller ! Rencontre.

Quels sont vos liens avec la Normandie ?

J’ai grandi dans le Calvados, à Vire exactement. J’ai fait toutes mes classes – que ce soit scolaires ou de rugby – là-bas, jusqu’à l’âge de 17 ans, au collège Émile Maupas puis au lycée Marie Curie.
Après le bac, à 17 ans, un projet rugbystique commençait à se monter à Rouen, avec notamment l’arrivée de l’entraineur anglais Richard Hill (qui est retourné auprès de ses proches outre-Manche, après 8 saisons au Stade Rouennais et Rouen Normandie Rugby NDLR). Je me suis alors engagé dans cette voie-là, avec toujours mes études en parallèle : une licence de management du sport (STAPS). Cela me permettait de faire un double projet : le rugby pour toujours essayer de progresser, et l’autre, plus professionnel avec les études, parce que c’est toujours dur de « percer » dans ce genre de milieu.

Comment êtes-vous devenu pro ?

A Rouen, j’ai fait une très grosse saison où j’ai marqué beaucoup d’essais. De là, j’ai été repéré par l’Equipe de France de Rugby à 7, avec laquelle ça s’est très bien passé. J’ai fait quelques gros tournois à 7, dont la coupe du monde en 2019. Grâce à la visibilité qu’offre ce genre de compétitions, j’ai été appelé par plusieurs clubs du Top 14, et notamment Toulon, que j’accepte de rejoindre en 2019.

Avez-vous l’occasion de revenir souvent en Normandie ?

Malheureusement, non… Je suis au Stade de Toulon et je vis maintenant à Toulon. Les occasions pour rentrer durant l’année sont limitées : les saisons sont longues et nos plannings sont extrêmement chargés, c’est pour cela que je remonte si peu – peut-être deux fois par an – même si je garde de très fortes attaches en Normandie, à Rouen, à Caen et à Vire.

Peut-on dire que vous êtes fier d’être Normand et sportif professionnel ?

Oui ! C’est chouette de se dire que « même » en étant en Normandie, il est possible de réaliser ce que l’on veut, réaliser ses rêves. J’aime l’idée de pouvoir montrer la voie à des jeunes qui peuvent se projeter dans le sport qu’ils aiment, peut-être dans une carrière rugby grâce aux infrastructures qui permettent d’évoluer, notamment du côté de Rouen. C’est chouette de pouvoir représenter ça, d’avoir réussi à faire ça et encore plus de savoir que derrière moi, il y en a plein d’autres à venir !

Qu’est-ce qui vous plaît dans le rugby ? Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

C’est une expérience humaine qui est hyper enrichissante qui -moi- m’a permis de grandir en tant qu’homme. Et en parallèle de cette activité physique et sportive, elle me correspond aussi au niveau des valeurs et de l’engagement. Tous les profils sont acceptés dans ce sport, tous peuvent évoluer et être performants : qu’on soit grand, petit, gros, mince, adroit avec ses pieds ou adroit avec ses mains, tout le monde peut participer à ce jeu. En cela, c’est vraiment une pratique universelle qui peut séduire beaucoup de personnes.

Qu’est-ce que cela fait d’être sélectionné pour la coupe du monde, en France ?

Ce sera sûrement la compétition d’une vie. D’autant plus qu’elle se passe en France… ! D’être dans une compétition qui se déroule à la maison, c’est énorme et incroyable. Une coupe qu’on a forcément envie de gagner, comme toutes les autres nations, c’est juste énorme.

Qu’est-ce qui vous plaît en Normandie ?

Ce qui me plaît, c’est la nature, l’air frais, le fait qu’il fasse bon vivre, que les gens soient agréables et accueillants, l’atmosphère et l’ambiance chaleureuses, dans un cadre qui est agréable – hormis – quand même – quand il pleut ! Ça, c’est le seul point négatif que je pourrais trouver à la Normandie. (rires !)

Je trouve aussi important que les infrastructures sportives en Normandie aient beaucoup évolué. En 2013, le projet porté à Rouen par le Rouen Normandie Club commençait tout juste ; que ce soit avec l’arrivée de l’entraîneur, de joueurs de haut niveau, pour faire grandir les jeunes, avoir une équipe performante… En 10 ans, il y a eu beaucoup d’avancées et aujourd’hui, beaucoup de jeunes viennent de toute la Normandie pour se retrouver dans cette école à Rouen, qui leur permet de réaliser leurs rêves, de faire du rugby au quotidien. Je n’avais pas la chance d’avoir ça : pouvoir, dès 14 ans, 16 ans, partir en sports études, ça fait gagner beaucoup de temps et de bonheur aux jeunes !

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