La Normandie, son cidre, son camembert… et ses moteurs électriques dernière génération, ses câbles de haute technicité, ses vaccins contre la grippe ou ses pales d’éolienne géantes. Reconnue pour sa diversité et sa vivacité, l’industrie normande reste un pilier de l’économie régionale. Avec elle, le Made in Normandy s’exporte dans le monde entier et prépare l’avenir.

L’industrie normande en chiffres

  • + de 200 000 emplois (16% de l’emploi salarié en Normandie)
  • 14 000 entreprises (au sens unités légales), 5000 établissements industriels employeurs dont 45 de plus de 500 salariés
  • 10 Territoires d’industrie labellisés

Un secteur traditionnel qui pèse dans l’économie régionale

En Normandie, l’industrie ne compte pas pour du beurre ! Au-delà de sa production agroalimentaire, à laquelle elle est souvent associée, la région se distingue surtout par la pluralité de son industrie, qu’elle doit à son histoire et à sa géographie.

D’abord trustée par la production textile (laine, coton), l’industrie normande s’est diversifiée avec la révolution industrielle. Profitant des grandes infrastructures portuaires (Le Havre, Rouen) et de la proximité du bassin parisien, les usines se sont installées durablement en Normandie. Résultat : la région réunit encore aujourd’hui une grande variété d’activités industrielles (automobile, aéronautique, énergies, pharmacie, cosmétique), comme le souligne une étude de l’Observatoire Compétences Industries (nov. 2021).

La diversité est une des forces de l’industrie normande. Son organisation en filières, pour certaines transversales, aussi. La logistique ou la métallurgie, par exemple, contribuent directement au développement des grands acteurs du secteur.

1re région française pour la part de l’industrie dans son PIB

Face au mouvement de désindustrialisation, engagé en France depuis la fin des années 1970, la Normandie a résisté. La Manche, en particulier, a tiré son épingle du jeu grâce à son industrie nucléaire et son imposant tissu de PME et de PMI.

chantier-EPR-Flamanville

Aujourd’hui encore, la Normandie reste la région française où la part de l’industrie dans le PIB régional est la plus élevée, comme le souligne CCI France.

L’industrie représente 10 à 11 % du PIB au niveau national, mais s’élève à 19 % en Normandie, voire 21 % sur certains territoires comme Dieppe. De ce point de vue, la Normandie est bien la première région industrielle de France.

10 “Territoires d’industrie” en Normandie

Axe Seine, Caen industrie, Collines de Normandie, Côte d’Albâtre, Nord Cotentin, Sud Manche, Lisieux industrie, Pays de l’Aigle, Vallée de la Bresle, Vallée de l’Huisne : la Normandie totalisait déjà 10 “Territoires d’industrie” lors du programme national lancé en 2019 pour stimuler le développement industriel. Pour la deuxième phase 2023-2027, Cotentin, Collines de Normandie, Caen la mer Industrie, Lisieux, Vallée d’Auge, Alençon, Axe Seine, Dieppe Côte d’Albâtre, Vallée de la Bresle, Pays de Bernay, de Conches, du Neubourg et du Sud de l’Eure seront accompagnés dans leur plan d’actions opérationnelles en faveur de la réindustrialisation de leur territoire, et autour des 4 grandes priorités du programme :

  • Accélérer la transition écologique et énergétique des Territoires d’industrie
  • Faire des territoires des écosystèmes d’innovation ambitieux
  • Lever les freins au recrutement et développement des compétences dans les territoires industriels
  • Mobiliser un foncier industriel adapté aux enjeux et besoins des industriels comme des collectivités
territoires_dindustrie_2023-2027__normandie_high

Les leaders mondiaux sont en Normandie

La Normandie totalise pas moins de 14 000 entreprises sur son territoire, parmi lesquelles figurent les plus grands donneurs d’ordre, et ce dans tous les secteurs. Dans l’agroalimentaire d’abord, des industries sont nées ou se sont ancrées en région pour bénéficier directement de la production agricole régionale. C’est le cas d’Isigny Sainte-Mère, Danone ou Nestlé, par exemple.

Les leaders de l’énergie sont présents, aussi bien ceux de l’industrie nucléaire (EDF, Orano) que gazière ou pétrolière (Total, Exxon ou Mobil). Comme les grands groupes de l’aéronautique (ArianeGroup à Vernon), de la construction navale (Naval Group à Cherbourg) ou de l’automobile (Renault, Stellantis, ou Volvo Truck) Deuxième région productrice de médicaments en France, la région rassemble les géants de l’industrie pharmaceutique mondiale, comme Sanofi Pasteur, GlaxoSmithKline, Johnson & Johnson, Aptar Pharma, Unither pharmaceuticals…

Un dense réseau de sous-traitants

L’industrie est soutenue, en Normandie, par un vaste tissu d’entreprises sous-traitantes reconnues pour leur savoir-faire. Si à l’échelle française, elles représentent environ 57 000 PME et PMI et près de 500 000 emplois salariés, en Normandie, le cluster SOTRABAN rassemble plus d’une centaine d’entre elles.

En Normandie, la force des entreprises de la sous-traitance industrielle réside dans leur spécialisation et leur complémentarité. Elles se connaissent et savent mutualiser leurs compétences pour répondre ensemble à des appels d’offres. C’est une vraie plus-value pour les donneurs d’ordres.

L’industrie normande, une importante pourvoyeuse d’emplois

La Normandie profite de l’embellie générale que connaît l’industrie française depuis 2021. Selon l’INSEE, la création d’entreprises industrielles y a atteint en 2022 son plus haut niveau depuis 10 ans, avec 2 800 nouvelles entités.

Studio 911

L’emploi salarié suit. Des créations d’emplois sont enregistrées dans toutes les branches. Les industries chimiques, pharmaceutiques et métallurgiques sont les plus créatrices d’emplois en 2022 (+800 en un an), suivies par le secteur des énergies (+400) et de l’agroalimentaire (+300). L’industrie normande totalisait ainsi 204 100 salariés au 2e trimestre 2023, selon France Travail (ex Pôle Emploi).

Si l’emploi industriel se répartit sur l’ensemble de la région, quatre zones concentrent à elles seules la moitié des emplois industriels : Rouen, le Havre, Caen et Cherbourg-en-Cotentin… En volume, ce sont 600 créations nettes enregistrées dans le département de la Manche, soit le double des créations de l’Eure, du Calvados ou de la Seine-Maritime. La Seine-Maritime continue cependant de concentrer plus d’un emploi industriel sur trois en Normandie.

Ouvriers ou ingénieurs : l’industrie normande vous tend les bras !

Entre les grands projets programmés en Normandie (parcs éoliens offshore, EPR, implantation de la plus grande usine de recyclage de plastique au monde, etc.) et les départs en retraite programmés (29 000 salariés d’ici 7 ans), les besoins en recrutement des industries normandes, déjà importants, vont encore s’intensifier dans les années à venir.

Société de plasturgie Polyvia à Alençon

Dans ce contexte, la formation est devenue un enjeu clé.

Les acteurs locaux s’organisent pour renforcer l’offre de formation, en complément des nombreux cursus accessibles en région (du CAP au BAC+5).

Côté emploi, tous les profils sont recherchés : soudeurs, chaudronniers, conducteurs de ligne, professionnels de l’usinage et de la robinetterie, techniciens de maintenance, techniciens en électrotechnique et automatismes. Et si les ouvriers qualifiés et non qualifiés sont les plus demandés, les ingénieurs et nouveaux data scientist industriels le sont tout autant.

 

Les offres d’emploi en Normandie

Décarbonation : les acteurs de l’industrie normande engagés

Conscients de la nécessité de s’engager dans une démarche de décarbonation de leurs activités pour limiter leur impact sur le climat comme leurs dépenses énergétiques, les industriels normands s’organisent. Les industries chimiques et pétrochimiques en tête de pont, avec le soutien de France Chimie Normandie.

Ainsi, en plus des nombreux projets propres à chaque entreprise, qui fourmillent sur le territoire, les initiatives collectives se multiplient. Parmi elles :

  • Une infrastructure de captage du CO2 au Havre
    Emmenés par les associations Synerzip, Incase, et UPSIDE Boucles de Rouen, avec HAROPA PORT, cinq industriels havrais (Air Liquide, LAT Nitrogen, Esso, Total Énergie et Yara international) développent actuellement une infrastructure de captage et de stockage du CO2. Objectif : capturer, collectivement, jusqu’à 3 millions de tonnes de CO2 par an à l’horizon 2030. Des études sont en cours, pour un démarrage annoncé en 2027.
  • Une stratégie bas carbone sur l’Axe Seine
    Les associations d’industriels Incase (Industrie Caux Seine), Upside (Boucles de Rouen) et Synerzip LH, associées à HAROPA PORT, ont été désignées, en mars 2023, lauréates de l’appel à projets “Zones Industrielles Bas Carbone (ZiBAC)”. Ce programme de l’ADEME vise à accompagner les territoires industriels dans leur transformation écologique et énergétique. Les quatre structures se sont rassemblées au sein de l’association SOCRATE (Synergie pour une Organisation collective et raisonnée sur l’axe Seine de la Transition Énergétique) et bénéficieront de financements (7,3 M€ de l’État) pour réaliser des études afin de déterminer la meilleure stratégie en pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

L’industrie normande, vitrine de l’industrie du futur

Décarbonée, numérisée, résiliente, adaptable et souveraine : l’industrie du futur s’imagine en Normandie. Plusieurs acteurs sont à la manœuvre, dont le Club Industrie du futur Normandie, créé début 2023 à l’initiative d’entreprises labellisées “Vitrine de l’Industrie du futur”. La Normandie en compte pour l’instant une dizaine : Cotral Lab, Forvia, Normandise, Nutriset, Schneider Electric, Toshiba, Aptar Pharma, Bosch, CMN, Orano…

Les industries normandes sont conscientes de la nécessaire transformation qu’elles ont à opérer. Il y a une vraie prise de conscience et surtout une volonté d’y aller, à l’image de ces entreprises labellisées Vitrine de l’industrie du futur. De ce point de vue, la Normandie est parmi les plus avancées.

Normandise
Normandise PEt Food Vire Industrie

Le club normand rassemble déjà une vingtaine d’industries, qui affichent leur volonté de mutualiser leurs connaissances et leurs expériences pour co-construire ensemble le futur de l’industrie à travers six axes prioritaires : transformation digitale, décarbonation, design du travail, intelligence économique, excellence opérationnelle et résilience.

Une référence pour l’industrie 4.0

Volet digital et technologique de l’industrie du futur, l’industrie 4.0 infuse aussi en Normandie. Entraînées par les grands donneurs d’ordre, l’aéronautique et l’automobile ont pris le pas sur le sujet. L’usine Renault de Cléon (Seine-Maritime) a ainsi été la première, en France, à se voir décerner le label “Usine référente de l’industrie 4.0” par le Forum économique mondial en 2019. Sur ce site, qui accueillera à partir de 2024 la fabrication des nouveaux moteurs électriques de la marque, sont déjà testés de nombreux outils de l’usine 4.0 : capteurs et IoT, réalité virtuelle, chariots automatisés pour la logistique, exosquelettes, impression 3D…

site de cléon ampère renault industrie

L’industrie du futur permet un décloisonnement et alimente l’innovation par la fertilisation croisée entre les filières. Ce partage de la connaissance et des retours d'expérience permettent d’imaginer des communs numériques. Ils permettent aussi d’anticiper les besoins spécifiques en compétences et en ressources pour accompagner les écosystèmes vers le futur de l'industrie.

Diagnostics et labellisation, accompagnement des avant-projets, expérimentations et tests en situation, recherche de partenaires industriels et de financements publics : le pôle de compétitivité TES accompagne les entreprises industrielles, particulièrement les PME vers ces transformations grâce à l’innovation collaborative. Tout en gardant un coup d’avance sur le sujet. Le pôle projette, sur l’Axe Seine, un nouveau site destiné à permettre aux industries régionales classées pour leur niveau de risques de tester les nouvelles briques de l’industrie 5.0 en conditions réelles. Le projet est en cours d’élaboration…

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L’industrie du futur se construit en Normandie

Officiellement lancé au début de l’année 2023 sous statut associatif, le Club Industrie du futur Normandie, présidé par Sébastien Decubber, Directeur Exécutif Adjoint de Nutriset France, regroupe aujourd’hui une quinzaine d’entreprises. L’objectif ? Imaginer et construire collectivement le futur de l’industrie. Portrait d’un club qui se veut différenciant et qui accueille toutes les bonnes volontés…

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